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Médiathèque Paul Valéry

Ar-men, l'enfer des enfers et Un printemps à Tchernobyl d'Emmanuel Lepage

 

Ar-Men, l’Enfer des enfers 

Emmanuel Lepage

Éditions Futuropolis

 

 

 

 

À la pointe du Finistère, au large de l’île de Sein jaillit, de la furie des flots, Ar-men « le phare le plus exposé et le plus difficile d’accès de Bretagne, c’est-à-dire du monde » (p 7). Des décennies durant, des veilleurs ont assuré l’entretien du feu afin que nul ne se perde. Telles sont les destinées de Germain, le narrateur et de Louis, son comparse. Dans ce lieu insolite où les souvenirs et les démons dévorent les êtres, où les fantômes sont d’écume et l’Hankou Maître de bord, la vie est rythmée par trois éclats toutes les vingt secondes. Nous découvrirons l’histoire de « la » construction mythique qui a défié les lois d’une nature rebelle et indomptable. Nous comprendrons pourquoi et comment l’on peut choisir, librement, de s’exiler au centre de l’océan…

Un coup de cœur ! Magnifique ! Les aquarelles sont toute de délicatesse parfaitement en adéquation avec la prose. Le roman graphique est raffiné, empreint de poésie et suscitant chez le lecteur le désir de Beau et d’infini. Hormis le dessin, qui m’a enchanté, l’histoire est captivante et émouvante. L’album achevé, le lecteur est rasséréné et se sent bien. Est-ce la beauté du graphisme La transcendance qui porte le lecteur ? Je ne sais… mais qu’importe ?  Le feu est clair, tout va bien…

Amoureux de la mer et de la Bretagne, vous trouverez Ar-Men dans les rayons de la médiathèque.

 

Un printemps à Tchernobyl 

Emmanuel Lepage

Éditions Futuropolis

 

 

 

 

« Je croyais me frotter au danger, à la mort... et la vie s'impose à moi. Gildas, tu crois qu'on peut dire « Tchernobyl, c'est beau ? » Je sens confusément l'ambiguïté de ces mots collés l'un à l'autre. Pourtant c'est ce que me souffle mon dessin. La mort a ce visage ? Ça ne colle pas. On ne m'a pas envoyé ici pour revenir avec ça ! »

Emmanuel Lepage, membre de l’association bretonne, les Dessin'acteurs, impliquée dans la lutte contre le nucléaire, se rend sur les lieux de la catastrophe à Volodarka plus précisément, ville située à une vingtaine de kilomètres de la zone interdite. Il part donc, avec une appréhension certaine, le cœur et le regard empreints de souvenirs d’un monde post-apocalyptique, de ruines désertiques et de désolation infinie, Arrêt sur image d’une terre qui se meurt. Or, contre toute attente, l’auteur découvre un monde où la vie reprend ses droits, où l’horreur a été transcendée par des hommes et des femmes courageux, qui espèrent, luttent et croient en l’avenir. Certes, les stigmates du désastre sont encore, çà et là, présents mais la nature ardente renaît, les bourgeons explosent et « la vie s’impose à moi » (p. 127)

Roman graphique splendide. Un documentaire indispensable. Un témoignage sensible, délicat et poignant ! Le camaïeu gris/brun apporte à l’album une solennité respectueuse. Les pastels et le fusain employés tour à tour, sont superbes. Mais, parfois les mots sont pauvres alors, place à la lecture cette extraordinaire BD. Je recommande : grand coup de cœur…

Je recommande cette BD que vous trouverez dans nos rayons. Si vous désirez découvrir ce thème avec d’autres supports, je vous conseille la série exceptionnelle « Tchernobyl », le livre documentaire La supplication : Tchernobyl, chronique du monde après l'apocalypse de Svetlana Alexievitch, Prix Nobel de littérature en 2015 ou le roman de Metchild Bormann, L’envers de l’espoir

 

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